S’inspirer des autres disciplines le cas des mathématiques au cycle 4
Dernièrement, je me suis penché sur les programmes du cycle 4 pour réaliser un complément de service en 3ᵉ prépa-métiers (cours hybridant de la technologie avec des enseignements de mathématiques en accord avec mon collègue de maths-sciences).
Or, il s’avère que les documents proposés, notamment en mathématiques, s’avèrent très pratiques pour enseigner ces matières.
Je vais donc les présenter ici rapidement. Dans un second temps, je proposerai des pistes pour une réutilisation dans nos matières.
Les documents officiels
Deux documents cadrent principalement l’enseignement des mathématiques en cycle 4 (de la 5è à la 3è).
Le premier est le programme, bien entendu (20 pages) :
Le second est le détail des compétences avec des exemples d’applications (16 pages dont 6 cartes mentales) :
Ré-investissement des documents liés à l’enseignement des mathématiques en cycle 4
Tout d’abord, présenter les compétences via des cartes mentales simples, s’avère très efficace et particulièrement parlant. Je vais ainsi m’attabler à une représentation des compétences en ESAE [1] et en SHR [2], sous forme de cartes mentales similaires, particulièrement dans le cadre de la rédaction d’un ouvrage pédagogique. Cela permettra de présenter des exemples d’activités tout en ayant sous la main les moyens de les décliner sur plusieurs niveaux ou contextes différents.
Le programme s’attache à bien replacer les objectifs généraux de la formation du cycle 4. Comme il s’agit d’adolescents, une part importante de la réflexion est liée à la maturation de leurs capacités. La part belle est faite aux conditions d’apprentissage qui doivent se situer dans "un climat de confiance, dans lequel on peut questionner sans crainte et où disparaît la peur de mal faire". Ce type d’avertissement se trouve être tacite dans nos enseignements de lycée or, il s’avère que le préciser aussi clairement éviterait bien des écueils et des scandales en conseils de classe notamment.
Un autre aspect liés aux généralités du cycle 4 me tient particulièrement à cœur, à savoir l’intégration des langues étrangères et régionales dans les enseignements scientifiques :
"L’enseignement des langues étrangères ou régionales permet d’étendre et de diversifier ses capacités de compréhension et d’expression écrites et orales dans plusieurs langues ; de passer d’un mode de communication à un autre ; de recourir à divers moyens langagiers pour interagir et apprendre ; de réfléchir sur les fonctionnements des langues, leurs variations internes, leurs proximités et distances.
L’ensemble des disciplines contribue à la lecture, à la compréhension, à l’écriture de documents en langue étrangère ou régionale qui favorisent l’accès à d’autres contextes culturels. L’enseignement des langues vivantes fait découvrir à l’élève d’autres manières de comprendre le monde et d’en appréhender ses problématiques humaines, sociétales, économiques et environnementales.". Ainsi, donner la part belle aux documents en anglais ou en réo tahiti lorsqu’on enseigne les mathématiques ou les sciences au sens large sur Tahiti est une évidence.
En ce qui concerne l’apprentissage des méthodologies de travail, je conseille particulièrement la lecture du "Domaine 2 : Les méthodes et outils pour apprendre" dont l’ensemble est à réinvestir et à adapter en classe, même en BTS où tous les étudiants n’ont pas eu accès aux mêmes enseignements tout au long du collège et du lycée (lycée pro ou général et technologique). Toute la partie sur les outils numérique serait, évidemment, à compléter, notamment par les notions d’EAP [3] pour, notamment, la gestion des signets et les flux d’informations.
Il ne s’agit pas, ici, de lister l’intégralité des 5 domaines du socle commun au cycle 4. Passons donc à la structure du programme de mathématiques.
La présentation de la matière fait la part belle à la qualité de la trace écrite tout en précisant les moyens pour qu’elle soit la plus efficace possible : "Une trace de cours claire, explicite et structurée aide l’élève dans l’apprentissage [...]".
Les attendus des cinq thèmes du programme sont exprimés en "fin de cycle". Il convient donc de procéder à un rigoureux état des lieux des élèves au sein d’un même établissement, dès la fin de la 6ᵉ pour établir, en équipe, des objectifs intermédiaires adaptés en fin de 5ᵉ et de 4ᵉ. Cela permet de mettre en place, éventuellement, un enseignement "spiralaire" comme celui qui est proposé en ESAE.
Enfin, on note l’importance du numérique dans le cadre de certains apprentissages, mais il est bien précisé la nécessité d’utiliser d’autres moyens qui ne seraient pas forcément numériques afin de varier les voies d’apprentissage des notions. C’est un point important à ne pas négliger lorsqu’on constate que certains enseignants (notamment en lycée et depuis les épisodes confinement COVID) commencent à réaliser du "tout numérique" et risquent de se fermer à d’autres méthodologies complémentaires.